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Une bonne occasion de persister, de grandir, et d’innover: Roots fevrier 2023

Chers membres de GFC,

Nous vous adressons nos vœux les plus chaleureux et vous souhaitons une année pleine de bonheur et de santé, riche en actions constructives et percutantes.

Cette année promet d’être pleine de renouvellement pour la Coalition mondiale des forêts, puisque Simone Lovera, notre fondatrice et directrice de longue date, s’en va vers de nouvelles opportunités. Comme l’a souligné Diego Alejandro Cardona, ancien président de GFC, « ce sera un changement sain et opportun, et bien que les changements suscitent souvent doutes et craintes, c’est une bonne occasion de persister, de grandir, et d’innover main dans la main avec les autres. Cela fait partie de l’éducation, de l’enseignement et du partage ».

Comme toujours, nos membres sont la lumière qui nous guide dans cette phase de transformation, et nous espérons pouvoir partager davantage sur ce processus au fur et à mesure de sa progression. Nous souhaitons le meilleur à Simone dans ses efforts continus pour notre cause commune et nous la remercions pour ses années de service et de dévouement, sans lesquelles GFC ne serait pas la coalition que nous sommes aujourd’hui. Comme Simone nous le rappelle si souvent, la lucha sigue : la lutte continue !

Et en effet, le travail continue. Au cours du dernier trimestre 2022, le travail de plaidoyer que nous avons mené avec nos alliés a contribué à l’obtention d’engagements notables de la part des États membres de l’ONU, en faveur des forêts et des communautés qui en dépendent, du moins sur le papier. Ainsi, lors de la conférence des Nations Unies sur le climat en Égypte, nous avons contribué à une déclaration des Peuples et réclamé une plus grande reconnaissance des mécanismes non marchands face à la crise climatique, tout en exigeant des solutions réelles, qui soient fondées sur les droits, sensibles au genre et dirigées par les communautés. Ces points ont été abordés, mais de façon insuffisante. Comme l’écrit Souparna Lahiri, Conseiller en politique climatique auprès de GFC : « La COP27 s’est aussi révélée… être une COP de fausses solutions ». Face à ce dénouement, Kwami Kpondzo, Coordinateur de la campagne de GFC sur les industries extractives, le tourisme et les infrastructures, a déclaré que l’Afrique mérite mieux. Découvrez ici toutes les activités de GFC pendant la COP27.

Notre campagne sur les forêts et le changement climatique s’est centrée sur la démystification des fausses solutions climatiques. Nous avons organisé notre dernier atelier régional en ligne sur ce sujet, cette fois en Afrique, et ce fut également le thème de la 68ème édition de Couvert Forestier, intitulée La fin des fausses solutions : apporter des réponses climatiques fondées sur les droits et transformatrices en matière de genre. Le rapport comprend des études de cas menées par nos membres et analyse les angles morts des rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) de même que leur incapacité à mettre l’accent sur des solutions réelles pour lutter contre le changement climatique et la perte de biodiversité. Vous pouvez voir ici une vidéo qui traite des solutions réelles. Nous avons aussi publié des études de cas détaillées sur les dangers et les impacts des plantations d’arbres industrielles et des mécanismes de compensation, réalisées par nos membres d’Ouganda et d’Afrique du Sud.

En septembre, nous avons finalisé le travail autour des rapports lancés par le GIEC en 2022 sur l’adaptation et l’atténuation. Ce projet et ce travail ont abouti à un webinaire où nous analysé les rapports du GIEC du point de vue du genre et des droits. Le 21 septembre, nous avons célébré la Journée internationale de lutte contre les plantations d’arbres en monoculture et le groupe de travail sur la biomasse en Afrique a organisé un webinaire pour dénoncer les dommages causés par l’expansion des plantations. Il a également publié la déclaration intitulée « Les plantations ne sont pas des forêts ». Le 21 octobre, la journée d’action sur la #BigBadBiomass a eu lieu, et nous avons lancé une étude de cas réalisée au Népal sur l’industrialisation de la bioénergie forestière, ainsi qu’un webinaire et une campagne sur les réseaux sociaux pour dénoncer la #BigBadBiomass. Découvrez ici toutes les activités de cette journée.

Notre campagne Justice de genre et forêts a accueilli une nouvelle coordinatrice l’année dernière : Valentina Figuera Martínez, doctorante et chercheuse vénézuélienne basée au Brésil. Son expérience porte sur la justice sociale et environnementale, le genre, les affaires internationales et la diplomatie.

La Campagne pour la justice de genre a été fortement impliquée dans les deux derniers numéros de Couvert Forestier, notamment le numéro 67, A qui appartient la terre, à qui appartient la forêt ?, qui examine les impacts des industries extractives sur les femmes en se basant sur des études de cas menées par nos membres. Pour soutenir cette recherche, notre experte en genre Juana Vera Delgado a développé pour les alliés de GFC une méthodologie féministe de collecte de données, qui s’adapte en fonction des contextes locaux, afin de faciliter la collecte de données et la mesure d’impacts différenciés selon le genre, sur les forêts et les communautés dépendantes des forêts. Une analyse du règlement européen sur les produits non issus de la déforestation a également été publiée dans le cadre de la campagne, en collaboration avec FERN.

Parmi les événements sur la justice de genre organisés l’an passé, citons le lancement du livre Laguna Chica, sur les luttes autochtones Guaraní pour leurs terres en Bolivie. Le livre, publié avec le soutien de GFC, témoigne du courage et de la persévérance des femmes Guaraní, qui ont réussi à récupérer une partie de leur territoire ancestral après vingt ans de lutte. Pour marquer la Journée internationale des Peuples Autochtones, nous avons organisé un webinaire avec des leaders Guaraní. Juana a également publié un article sur leur lutte et leurs victoires. Nous avons par ailleurs proposé un atelier virtuel sur le genre et les forêts pour les femmes leaders autochtones et les communautés locales d’Amérique latine et des Caraïbes. Plus de vingt dirigeantes rurales et autochtones y ont partagé leurs expériences. Nous avons ouvert une session additionnelle pour les hommes. L’année dernière, nous avons également coordonné des ateliers d’échange de compétences en matière de genre, pour l’Asie centrale et l’Europe de l’Est, à destination des partenaires de GFC et des communautés locales des deux régions, afin de partager des connaissances et des expériences sur la prise en compte des dimensions de genre au niveau local.

Dans le cadre des activités de l’Alliance pour des moyens d’existence verts (Green Livelihoods Alliance – GLA, en anglais), GFC a signé des accords de prestations spécifiques avec des partenaires techniques en matière de genre dans sept pays d’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie. Nous avons assuré le suivi des recommandations issues des plans d’action de genre des partenaires de la GLA, des recommandations ayant émergé de leur auto-évaluation en matière de genre, ainsi que des recommandations liées à l’exploitation et au harcèlement sexuels. Le GFC a également présenté les approches transformatrices en matière de genre et l’intersectionnalité lors de la session d’échange et d’apprentissage de la GLA en mai.

Notre campagne sur l’élevage non-durable accueille aussi une nouvelle coordinatrice. Andrea Echeverri a rejoint la campagne en décembre 2022 et s’appuiera sur l’excellent travail de Milena Bernal. En 2023, la campagne visera à étendre son champ d’action au système agro-industriel, qui contribue également à la production animale non-durable, tout en maintenant une perspective de genre. Andrea nous rejoint depuis CENSAT Agua Viva en Colombie.

En 2022, le travail de la campagne avec le réseau Stop Financing Factory Farming (« Arrêtez de financer l’élevage industriel », en français) s’est poursuivi dans le monde entier, avec notamment un webinaire sur le rôle des banques de développement dans le secteur de l’élevage industriel, et ses impacts sur les forêts et les populations. Nous avons aussi publié un rapport sur l’élevage industriel en Asie, et avons été actifs lors des événements organisés par la société civile à la COP27 et ailleurs. Par exemple, GFC a organisé une discussion sur les marchés du carbone et l’agrobusiness, en collaboration avec les organisations membres Heñoi (Paraguay), Censat Agua Viva (Colombie) et FASE (Brésil), lors de la X Fospa, qui s’est tenue à Belem do Pará, au Brésil. Une pétition a également été lancée pour exiger que les banques de développement cessent leurs investissements dans l’élevage industriel. Cliquez ici pour ajouter votre signature à celles des plus de 28 000 personnes qui ont déjà signé.

Notre campagne sur les industries extractives, le tourisme et les infrastructures était représentée à la COP27 et à la conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP15) à Montréal en décembre. Nous y avons lancé un document de synthèse sur l’initiative chinoise « Belt and Road », qui affirme que « le désinvestissement de tous les projets nuisibles de la BRI est nécessaire si nous souhaitons progresser en matière de protection de la biodiversité et de droits humains ». Une courte vidéo a également été lancée dans le cadre de la campagne, à propos d’une initiative corporative sur la biodiversité, la Taskforce on Nature-related Financial Disclosures (TNFD ou « Groupe de travail sur la divulgation financière liée à la nature », en français).  

Ce fut agréable de terminer l’année 2022 sur une note positive. Grâce à une forte pression exercée par les mouvements sociaux, les accords finaux de la COP15 de Montréal « engagent clairement les gouvernements  à prendre des mesures juridiquement contraignantes et d’autres mesures pour réduire les subventions et empêcher les investissements dans des secteurs comme l’élevage industriel, la bioénergie à grande échelle, les combustibles fossiles et d’autres secteurs dont il est prouvé qu’ils nuisent à la biodiversité et au climat ». Il s’agit d’une victoire importante, en particulier pour les Peuples Autochtones, comme l’indique notre analyse post-COP15 du nouveau cadre mondial pour la biodiversité, intitulée Les bonnes nouvelles, les mauvaises et les affreuses.

Nous vous remercions d’avoir lu ce numéro de Roots et vous sommes reconnaissants pour le travail essentiel que vous accomplissez. Nous espérons que vous resterez en contact avec les campagnes et le réseau de membres de GFC cette année !

15 févr., 2023
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