En 2016, le Tadjikistan a organisé le premier atelier national CCRI parmi les groupes de la Coalition Mondiale des Forêts
Par Andrey Laletin*
L’atelier national du Tadjikistan sur les stratégies de renforcement des capacités pour l’adaptation des moyens de subsistance des communautés des écosystèmes durables des forêts de montagne du Tadjikistan (atelier CCRI) a eu lieu à l’Hôtel « Atlas » à Dushanbe le 12 mai 2016. Trente-quatre participants venus de différentes parties du pays y étaient présents, dont des représentants de l’ensemble des 5 communautés du projet. Quinze des participants étaient des femmes, dont certaines d’entre elles ont été très actives lors de l’atelier.
Avant l’atelier, j’avais eu le privilège de me rendre dans 3 communautés du projet où j’ai rencontré les locaux dans leurs villages. Ils m’ont fait partager leurs préoccupations, et m’ont expliqué comment ils conservent les arbres et les forêts avoisinant leurs villages. Le Tadjikistan est le centre originel de nombreux arbres fruitiers tels que les abricotiers, les cerisiers, les pruniers et les amandiers. Les habitants locaux rapportent des pousses d’arbres de ces forêts et les utilisent pour la sélection naturelle dans des jardins privés ou collectifs. Ils construisent aussi des barrières autour des arbres et des parcelles de forêt afin de les protéger du bétail. Il y a 25 ans, au moment de la chute de l’Union Soviétique et de l’indépendance du Tadjikistan, le pays comptait 3 millions de moutons. A présent, on en dénombre plus de 8,5 millions, et le nombre de prairies est insuffisant. Chaque été, les bergers mènent de grands troupeaux au nord du Tadjikistan, et chaque hiver, ils migrent au sud du pays.
L’atelier a été ouvert ou facilité par Dr. Neimatullo Safarov – Directeur de l’ONG « Noosphera ». Il est le coordinateur national de la Convention sur la Diversité Biologique et l’ancien Ministre de l’Environnement du Tadjikistan. Safarov a présenté un film ayant été tourné 8 ans auparavant à Dushanbe lors de l’atelier national sur ‘Les Causes sous-jacentes de la Déforestation et de la Dégradation des Forêts, par Noosphera et la Coalition Mondiale des Forêts’. A sa suite, Simone Lovera, la Directrice Exécutive de la Coalition Mondiale des Forêts, a explicité le programme CCRI ; puis j’ai décrit la méthodologie CCRI et répondu à de pertinentes questions. Cinq femmes et cinq hommes venant des communautés du projet étaient présents. Ils ont expliqué leurs réalisations et les défis qu’ils rencontraient ; aussi ont-ils participé activement à la discussion qui suivait concernant le rôle du bétail dans leur mode de vie et les difficultés à conserver les forêts. Anna Kirilenko, de Kyrgyz NGO BIOM a donné une présentation sur le genre et sur les Objectifs de Développement Durable, en visioconférence via Skype. Enfin, une autre présentation se concentrant sur les problématiques liées au genre au Tadjikistan a été faite par S. Azizova de l’ONG « Les Femmes et la Terre ».
Cet atelier a été organisé aux premiers débuts du projet CCRI au Tadjikistan. En 2016, des activistes de Noosphera se rendront dans 5 communautés du projet, pour écouter les besoins des habitants locaux, faciliter les discussions avec les membres des communautés, notamment avec les femmes, les jeunes et les anciens. A la moitié de l’année 2017, aura lieu un entraînement national sur le genre et les Objectifs de Développement Durable, pour aboutir, à la fin de l’année 2017, aux termes du projet.
* Andrey Laletin, Ancien Président de la Coalition Mondiale des Forêts, travaille à présent en tant que Personne Ressource et Conseiller régional sur les processus du Forum des Nations Unies sur les Forêts