Les pratiques de conservation des communautés locales du Kenya reçoivent un prix lors de la Journée Mondiale pour l’Environnement
5 juin à Nairobi : En cette Journée Mondiale pour l’Environnement, la Coalition Mondiale des Forêts [1] et le Réseau Autochtone pour l’Environnement [2] ont remis un prix aux groupes de femmes autochtones et aux écoles locales de la province de Narok au Kenya, pour leur remarquable contribution à la conservation de la biodiversité et à l’adaptation au changement climatique.
La province de Narok héberge le Parc National Maasai Mara, connu pour être le parc national le plus lucratif du pays ; elle héberge aussi la Grande Migration des Gnous, considérées comme l’une des « Sept Nouvelles Merveilles du Monde ». Cette province longe la forêt Mau, l’un des dénommés « châteaux d’eau » du Kenya. Cette région est d’une importance écologique considérable, mais elle est témoin de diverses adversités liées au changement climatique telles que les inondations, la déforestation et la perte de la biodiversité, la dégradation de la qualité de l’eau, l’amenuisement des points d’eau, entre autres problèmes.
Les groupes de femmes Engongu Entim et Narosura ainsi que les écoles primaires Ereti ont planté une variété d’espèces d’arbres dans diverses zones de la province de Narok, visant différents bénéfices écologiques comme la rétention d’eau, les coupe-vent, l’ombre, la fixation du carbone et du nitrogène, et la prévention de l’érosion des sols. Ces efforts de conservation s’intègrent aussi à l’éducation environnementale et à l’éveil des consciences des jeunes populations. Au cours des dernières années, ils ont planté près de 22 000 plants et ont pris soin des arbres. Ils projettent de poursuivre leurs efforts de conservation en impliquant d’autres écoles et groupes de femmes de la région.
« Les gouvernements doivent apporter des encouragements pour soutenir de telles initiatives de conservation communautaire pour préserver la biodiversité et toucher le changement climatique », a déclaré Isis Alvarez de la Coalition Mondiale des Forêts, ayant visité la zone en question et ayant assisté à l’Assemblée des Nations Unies sur l’Environnement récemment conclue (UNEA) [3], le corps de décision en matière environnementale le plus important, tenu à Nairobi du 23 au 27 mai.
« Plutôt que de soutenir de telles initiatives locales qui renforcent les réseaux communautaires et leurs capacités à répondre à la crise, l’UNEA a abouti à de dangereuses conclusions encourageant la financiarisation de la nature. Cela soutient de douteux programmes comme ceux de « Réduction des Emissions liées à la Déforestation et à la Dégradation des Forêts » et ceux de renforcement du stockage carbone des forêts (REDD+). Prenez le cas du Programme d’Investissement pour la Forêt de la Banque Mondiale [4], le fonds REDD+ le plus conséquent, qui accepte à tort des plantations monoculturales à visées commerciales et permet aux fonds de servir à leur expansion ».
Les monocultures ont été associées à l’expropriation de terres, à ce qui menace les communautés locales et à la perte de la biodiversité d’après plusieurs publications de la Coalition Mondiale des Forêts [5].
Notes
[1] La Coalition Mondiale des Forêts est une coalition mondiale de presque 80 ONGs et organisations de peuples autochtones venant de 53 différents pays luttant pour des politiques de conservation des forêts qui soient socialement juste et basées sur les droits. Lien : https://globalforestcoalition.org/fr/
[2] Le Réseau Autochtone pour l’Environnement est une alliance de populations autochtones locales ayant pour mission de protéger le caractère sacré de la Terre Mère, notamment de la contamination et de l’exploitation, en maintenant et respectant les enseignements des autochtones et les lois de la Nature. Lien : http://www.ienearth.org
[3] L’UNEA s’est réunie du 23 au 27 mai 2016 au siège de l’UNEP, à Nairobi au Kenya. Voir : http://www.iisd.ca/unep/unea2/
[4] Le Programme d’Investissement pour les Forêts (FIP), qui devrait conduire des réunions officielles le 16 juin à Oaxaca, au Mexique, relève du Fonds d’Investissement pour le Climat (CIF) sous la tutelle de la Banque Mondiale. Le Programme d’Investissement pour les Forêts vise principalement à mobiliser des fonds pour des investissements directement associées à la foresterie pour les pays en développement afin de soutenir leur développement et les objectifs REDD+. Le conseiller en finance climatique de la Coalition Mondiale des Forêts, Coraina de la Plaza, est l’observateur des ONG du Nord du FIP, et assistera aux réunions au Mexique. Voir : https://globalforestcoalition.org/forest-investment-program-recent-developments/
[5] Voir la 50ème édition publiée du ‘Couvert Forestier. Bulletin de la Coalition Mondiale des Forêts’ qui souligne les impacts écologiques et sociaux des plantations monoculturales. https://globalforestcoalition.org/wp-content/uploads/2010/05/Couvert-Forestier-50.pdf
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