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Couvert Forestier 48: Cette copie met l’accent sur la Conservation Communautaire

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Initiatives de conservation communautaire: une réelle solution légitime!

“Nous sommes les vrais héros des forêts”: Message à l’attention du XIV Congrès forestier mondial de la part des peuples autochtones et des communautés locales

Le rôle de la conservation par les peuples autochtones et les communautés locales dans les indicateurs des ODD (Objectifs de Développement durable): La Vision 2030 « Transformer notre Monde »

Conservation dans les îles Salomon : revitaliser les pratiques coutumières pour s’adapter à la montée du niveau de la mer

Conservation communautaire en Russie : Défendre les droits des peuples autochtones Udege de l’Extrême Orient russe

Conservation communautaire au Panama: Transmettre le savoir traditionnel à la jeunesse autochtone Guna

Conservation communautaire en Afrique du Sud : Soutenir les initiatives communautaires pour mettre fin au braconnage et à l’invasion des espèces envahissantes

La Conférence “Favoriser la conservation communautaire” et sa pertinence pour la prochaine réunion de la Convention sur la Diversité biologique

 

Initiatives de conservation communautaire: une réelle solution légitime!

Des décennies de négociations internationales visant à mettre fin au changement climatique, à la déforestation et à la dégradation des écosystèmes ont échoué à apporter des résultats positifs. Nombre de ces mesures sont conçues pour maintenir les intérêts et les profits du marché et sont éloignées des efforts visant à garder un équilibre climatique, à conserver les forêts ou à respecter les droits des peuples autochtones et des communautés locales.

Parmi ces mesures, nous trouvons des régimes de paiements pour services environnementaux, des mécanismes de développement propre (plantations de forêts et énergie hydraulique) et la réduction des émissions issues de la déforestation et de la dégradation des forêts (REDD+). Ces propositions, émanant souvent de processus internationaux comme la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique, créent de nouveaux marchés qui commercialisent le patrimoine naturel, et les millions de dollars qui sont investis ne bénéficient qu’aux intermédiaires, aux conseillers et aux directeurs de projets. Pendant ce temps, la perte des forêts et de l’écosystème n’a pas cessé. Les changements du climat causent de plus en plus de catastrophes naturelles qui affectent des millions de personnes, spécialement les plus pauvres et les plus vulnérables. Les causes sous-jacentes du changement climatique : économies non durables et consumérisme ne cessent de croître et sont même encouragées par des solutions dirigées par le marché.

Voilà pourquoi de telles mesures sont qualifiées de fausses solutions et leur légitimité est remise en question. Nombre de ces projets sont mis en œuvre dans les pays du Sud, dans les territoires des peuples autochtones ou des communautés locales. Ces projets s’imposent sans consentement local, sans respect des droits comme le consentement libre, préalable et éclairé, le plus souvent avec des informations erronées et dans certains cas en usant de violence de d’agression. Ces projets ne sont donc pas seulement illégitimes, ils sont aussi dangereux. Ils diminuent et excluent les pratiques communautaires, le savoir local et les pratiques culturelles en tant que solutions efficaces à la multitude de défis environnementaux auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui. De fait, les communautés ont appris par expérience et se sont adaptées aux environnements de façon à assurer la survie des écosystèmes et des cultures.

Nous pensons que les initiatives communautaires devraient être prioritaires dans la conservation et la restauration des écosystèmes et de l’équilibre du climat. Remarquez que nous parlons « d’initiatives » et non « d’alternatives » car ces stratégies ne sont pas des alternatives – elles sont pratiques et enracinées dans le savoir ancestral. Elles ont été utilisées par les peuples autochtones et les populations locales des territoires qui sont bien conservés, il ne s’agit pas de concepts étrangers imposés comme des « solutions » à la crise par d’autres sociétés.

Si nous étudions en détail les régions de la planète qui sont considérées en priorité dans des projets de conservation, nous verrons qu’elles coïncident avec les territoires des peuples qui les habitent depuis des siècles, avec des cultures et des pratiques de production qui ont protégées leurs ressources naturelles de la destruction et de la dégradation. Il est donc fallacieux et injuste d’assumer que ces territoires devraient être gérés selon des pratiques émanant entièrement d’une structure externe de pouvoir dominant. Il existe de nombreux exemples de gestion réussie de terres communes ainsi que de communautés qui gèrent des forêts ou des territoires efficacement sans influences externes.

Une analyse comparative d’images satellite de 40 aires protégées et de 33 aires de gestion communautaire de forêts au Mexique, en Amérique du Sud, en Afrique et en Asie montre que les aires gérées par les communautés présentent des taux de déforestation annuelle moins élevés que les zones définies par le gouvernement comme zones protégées. Par exemple, au Brésil dans le bassin de l’Amazone, les territoires des peuples autochtones ont un taux de déforestation plus faible que les zones protégées nationales ou régionales ; au Costa Rica, les territoires autochtones ont un meilleur couvert forestier que les zones protégées définies par le gouvernement.

Il est donc faux de considérer les populations des forêts ou les communautés locales comme une menace à la conservation. Les politiques et les mesures visant à la conservation doivent être honnêtes et identifier les vrais coupables de la dégradation, de la déforestation et de la perte de territoire. Ce ne sont pas les communautés avec les crédits exorbitants qu’elles obtiennent pour l’achat de machines qui vont exploiter le pétrole, les minéraux ou le bois. Ce ne sont pas elles, non plus, qui vont établir des systèmes complexes de transport et de commercialisation de leur matériel vers des marchés étrangers ou qui sont responsables de la destruction de milliers de kilomètres carrés de jungle afin d’établir des monocultures de plantations d’arbre ou pour élever du bétail à échelle industrielle. Elles n’ont pas les ressources nécessaires, et bien plus important, elles n’ont aucun intérêt à marquer et dégrader le territoire qui représente leur vie et leur survie.

C’est avec ces considérations à l’esprit que Global Forest Coalition a organisé la conférence “Favoriser la conservation communautaire” à Durban du 31 août au 4 septembre 2015. Cette conférence a rassemblé des représentants des peuples autochtones, des communautés et des organisations de tous les continents qui ont affirmé la profonde et diverse signification que leur territoire et leur patrimoine culturel représente pour eux. C’est à l’unanimité qu’ils font passer leur message : les forêts ne devraient pas être conservées uniquement à cause du carbone qu’elles stockent, mais pour la vie qu’elles maintiennent, leur importance pour les cultures, pour la biodiversité et le bien être qu’elles génèrent, en plus de leur droit fondamental à exister.

Il est donc clair que les zones conservées par la communauté sont des initiatives légitimes qui mènent à des résultats réels et consistants dans l’intérêt de la conservation et du bien être humain. Il est important que ces initiatives soient plus visibles et renforcées pour assurer leur continuité. L’une des conditions la plus importante est de garantir aux communautés locales le droit aux territoires ; mais les participants ont souligné bien d’autres conditions que vous pouvez consulter sur notre site internet: https://globalforestcoalition.org/es/ccri-durban/

Nous vous invitons à continuer votre lecture et votre appui aux efforts de conservation communautaire, efforts qui se traduisent par le bien être de chacun et chacune.

 

“Nous sommes les vrais héros des forêts”

Message à l’attention du XIV Congrès forestier mondial de la part des peuples autochtones et des communautés locales

 

D’après le blog de Souparna Lahiri*

 

La conférence Favoriser la conservation communautaire (du 31 août au 4 septembre) a rassemblé plus de 100 représentants des peoples autochtones, des communautés locales et des militants à Durban, en Afrique du Sud.

 

Les conclusions principales de la conférence sont: (i) une utilisation durable servant les besoins alimentaires des communautés locales et leurs pratiques culturelles constitue le moteur principal de la conservation et (ii) les plantations d’arbres ne sont pas des forêts. Le message clair était que les communautés locales sont les vrais héros de la forêt.

 

Les délégués de la conférence ont communiqué ce message au Congrès forestier mondial (WFC) (du 7 au 11 septembre) qui se tenait quelques jours plus tard à Durban. Cependant la position prévalant au Congrès forestier mondial dont les procédures étaient étayées par un langage d’investisseurs prospectifs, d’institutions financière et de marché, ne reconnaissait pas cette vision des forêts et des communautés de forêts présentée par les peuples autochtones et les communautés locales.

 

Ce sont les communautés locales qui ont maintenu les forêts et garanti leur existence, leurs efforts de conservation devraient donc être soutenus par des politiques mondiales et nationales.

 

Pour lire le blog entier, voir http://bit.ly/1Oqeume.

 

*Souparna Lahiri est une personne ressource régionale de la Global Forest Coalition

 

Le rôle de la conservation par les peuples autochtones et les communautés locales dans les indicateurs des ODD (Objectifs de Développement durable)

 

La Vision 2030 « Transformer notre Monde »

 

Mrinalini Rai, Global Forest Coalition (GFC)

 

Le Sommet des Nations Unies sur le Développement durable, qui a eu lieu du 25 au 27 septembre 2015, à New York, a vu l’adoption de « l’Agenda 2030 pour un Développement durable ».[1] L’agenda comprend 17 objectifs et 169 cibles, dont l’éradication de la pauvreté dans le monde, de la faim et de l’inégalité des genres d’ici à 2030, en assurant des modèles de production et de consommation durables, en luttant contre le changement climatique et en encourageant une utilisation durable des écosystèmes ainsi que la paix et la justice pour tous.[2] Il est donc opportun de formuler une réponse mondiale visant à encourager une bonne gouvernance et à promouvoir les droits humains tout en nous efforçant de réaliser cette vision ambitieuse.

 

De nombreux accords internationaux multilatéraux actuels sur l’environnement (AME) ont reconnu les contributions au développement durable et à la conservation de la biodiversité des peuples autochtones et des communautés locales. L’objectif 18 sur la biodiversité des accords d’Aichi de la CDB occupe une place centrale et transversale, vu qu’il reconnait le savoir traditionnel et les innovations des peuples autochtones. Il reconnait également le rôle important des communautés autochtones dans la mise en œuvre et le suivi des progrès et des défis relatifs à la conservation de la biodiversité. La CDB a également reconnu explicitement l’importance des aires et territoires du Patrimoine autochtone et communautaire (APAC), qui, selon des estimations, couvrent une superficie bien plus grande que les zones protégées gouvernementales. Des modèles de gouvernance communautaire des zones protégées telles que les APAC et leurs contributions à la conservation de la biodiversité devraient être généralisés et intégrés dans la conservation de la biodiversité par les gouvernements nationaux et les autres AME. Les initiatives de conservation par la communauté devraient également être renforcées en assurant la tenure foncière, la restitution des terres communautaires et en redonnant aux communautés le pouvoir nécessaire pour se gouverner et gérer leur propre territoire.

 

Etablir des liens avec d’autres AME afin de réaliser l’objectif 15

 

Les engagements pris par les ODD sont ambitieux; le défi futur réside dans l’alignement de cette vision avec les engagements existants et les aspirations d’autres accords multilatéraux sur l’environnement. La tâche de déterminer les progrès grâce à des indicateurs qui évaluent correctement les statuts de la biodiversité n’est pas aisée. Bien que la CDB ait reconnu le savoir traditionnel dans l’objectif 18 d’Aichi et inclus l’utilisation durable et le partage équitable d’avantages, la vision globale du nouvel Agenda durable 2030 comporte de graves lacunes à ce sujet. Le processus d’après-2015 n’est peut-être pas complètement clos, à présent, alors que le travail de développement des indicateurs sur les objectifs est toujours en cours, mais les délais tirent à leur fin[3]. En mars 2015, lors de la quarante-sixième session, la Commission de statistique des Nations Unies a créé un Groupe inter-institutions et d’experts sur les indicateurs des ODD, composé d’états membres avec des agences régionales et internationales en tant qu’observateurs. Ce groupe élaborera une proposition de cadre de travail sur les indicateurs mondiaux (et les indicateurs universels et mondiaux y afférents) pour les ODD qui sera soumise à la Commission de statistique lors de la quarante-septième session en mars 2016. [4]

 

La mesure des progrès des ODD dépendra des indicateurs au niveau national, régional et mondial dans tous les pays. Une fois identifiés et développés, ces indicateurs présenterons des données émanant de différents systèmes de connaissance (universitaires, scientifiques, peuples autochtones, communautés locales, femmes[5]) qui enrichiront le processus de recherche de solutions complètes et réalistes. Par exemple, afin de comprendre les effets de la perte de biodiversité dans les montagnes Bale[6] en Éthiopie, une cartographie par SIG sert à identifier le rôle des sites sacrés naturels et des pratiques traditionnelles des communautés locales pour la conservation communautaire.

 

L’un des indicateurs proposé par l’ODD15 sur la conservation de la biodiversité terrestre est le couvert forestier. Alors qu’il est reconnu que les forêts jouent un rôle essentiel dans la conservation de la biodiversité, le couvert forestier n’indique pas des résultats de conservation. Le problème relève de la définition défectueuse des forêts que donne la FAO qui inclut les plantations industrielles d’arbres, les plantations d’hévéas, les forêts en état avancé de dégradation et les coupes à blanc. Si cette définition n’est pas corrigée pour signifier des forêts naturelles, riche en biodiversité, l’expansion du « couvert forestier » pourrait mener à la détérioration des écosystèmes, à des situations où les territoires des peuples autochtones sont accaparés, exploités, coupés et reboisés par des plantations d’arbres.

 

De surcroit, les indicateurs des ODD devraient reconnaitre la conservation communautaire, suivant les recommandations de la conférence Favoriser la conservation communautaire[7] qui s’est tenue récemment, et des communautés elles même. Il faudrait pouvoir passer, au niveau mondial et universel, d’une catégorisation générique des forêts à une description plus complète qui inclurait les peuples autochtones et leur savoir et qui respecterait l’autodétermination des communautés, spécialement en matière de moyen de subsistance.

 

  • Des indicateurs appropriés aux ODD devraient refléter, à la fois la nature quantitative et la nature qualitative des pratiques durables. Pour les peuples autochtones les données doivent être ventilées par genre, âge et autres facteurs sociaux. Pour rester fidèle à la promesse d’action collective de l’Agenda 2013 pour le développement durable que «  personne ne sera laissé pour compte », les peuples autochtones et les communautés locales, surtout les femmes, sont des acteurs essentiels dans la conservation et le développement durable en général et devraient être reconnus comme des partenaires essentiels dans la réalisation de la vision collective désirée de tous les objectifs nécessaires à la transformation de notre monde d’ici à 2030.

 

Photo à utiliser (CIC Gallery from one of the CCRI sites or the Global CCRI Conference)

 

 

[1] Transformer notre monde: L’Agenda 2020 pour un développement durable. Voir https://sustainabledevelopment.un.org/post2015/transformingourworld

[2] Voir tous les objectifs et cibles des ODD sur le site: https://sustainabledevelopment.un.org/focussdgs.html

[3] Ibid.16

[4] http://unstats.un.org/sdgs/iaeg-sdgs Accès 13 octobre 2015

[5] Le grand groupe des femmes, Message sur les indicateurs, septembre 2015

[6] Initiative sur la résilience de la conservation communautaire (CCRI) en Éthiopie. https://globalforestcoalition.org/wp-content/uploads/2015/08/Ethiopia-flyer.pdf

[7] Voir https://globalforestcoalition.org/ccri-durban/

 

 

Conservation dans les îles Salomon : revitaliser les pratiques coutumières pour s’adapter à la montée du niveau de la mer

 

D’après les rapports d’Aydah Vahia, Joycelyn Maenukua, et Holly Jonas

 

CCRI dans les îles Salomon

Les îles Salomon forment l’un des 20 pays qui a entrepris une initiative sur la résilience de la conservation communautaire (CCRI). Les communautés de Fere Subua et Sulufou dans le Nord-Est de Malaita sont les premières îles à avoir effectué des évaluations de la résilience de leurs initiatives de conservation.

 

Les évaluations préliminaires se font à base de questionnaires, d’ateliers et d’entretiens en tête à tête avec les membres de la communauté, ainsi que d’ateliers nationaux. Le Réseau des peuples autochtones de Salomon (NIPS), en tant qu’organisateur du processus CCRI aux îles Salomon, mené les évaluations et organisé avec succès un atelier de renforcement des capacités de deux jours à Honiara du 6 au 8 juillet 2015; cet atelier a rassemblé les participant des communautés, des représentants du gouvernement, la société civile, les bailleurs de fonds et les média.

 

Résilience de la conservation communautaire aux îles Salomon

Les deux communautés ont de nombreuses traditions pour conserver la biodiversité, telles que la préservation de ruisseaux et des arbres qui les entourent afin de protéger l’habitat et l’eau potable, des cultures itinérantes et la protection des terres cultivées. Il y a également des coutumes et des tabous qui régissent les récoltes et l’accès aux ressources visant à protéger la biodiversité et à assurer la subsistance de la communauté.

 

Menaces pesant sur la résilience de la conservation communautaire

La montée du niveau de la mer est considérée comme la menace externe la plus importante à la résilience de la conservation communautaire de ces groupes des îles Salomon. Les impacts négatifs de la montée du niveau de la mer empêcheraient les pratiques agricoles et forceraient les communautés du littoral à se déplacer vers l’intérieur des terres de Malaita.

 

Les communautés ont remarqué que l’accroissement de la population et le coût de la vie élevé a eu un impact négatif sur les cultures et a mené à une récolte non durable des ressources marines et des palétuviers. Une autre menace est la disparité et l’inconsistance des législations nationales relatives aux droits de gouvernance des peuples autochtones. Les communautés ont également rapporté que l’influence du mode de vie occidentale a érodé les systèmes de gouvernance coutumiers et communautaires qui ne sont pas autant reconnus et respectés qu’auparavant.

 

Renforcement des initiatives sur la résilience de la conservation communautaire

Afin de remédier à une moindre reconnaissance de la direction et de la gouvernance traditionnelle, les communautés souhaitent revitaliser les systèmes de gouvernance coutumière, en construisant une “maison de coutumes” où les décisions seront prises et les objets du patrimoine culturel, entreposés.

 

Les communautés ont également appelé à la revitalisation des pratiques et du savoir de conservation coutumière, particulièrement par la cartographie des ressources foncières, des frontières traditionnelles, des sites tabou et par le transfert de savoir aux générations futures. Il est important de souligner que les femmes ont mis l’accent sur le besoin d’un soutien supplémentaire économique aux moyens de subsistance. Les deux communautés accueilleraient favorablement de nouveaux ateliers et de nouvelles évaluations.

 

 

Conservation communautaire en Russie : Défendre les droits des peuples autochtones Udege de l’Extrême Orient russe

 

D’après les rapports d’Anatoly Lebedev

 

CCRI en Russie

Les Udege forment l’un des 48 peuples autochtones en Russie qui habitent les forêts des montagnes Sikhote-Alin dans l’Extrême Orient russe. L’initiative sur la résilience de la conservation communautaire (CCRI) a engagé les communautés d’Iman, de Bikin et les communautés des fleuves Samarga et Udege.

 

Le processus d’évaluation CCRI prévoit des contacts réguliers avec les dirigeants de la communauté, des visites de terrain et des discussions de table ronde avec des dirigeants des communautés autochtones de Russie et le gouverneur adjoint de Primorye. De plus, un atelier d’une journée sur l’évaluation et le renforcement des capacités rassemblant les dirigeants des trois communautés a pris place dans le centre municipal d’Iman, à Novopokrovka, le 27 juillet, organisé par Global Forest Coalition et l’organisation locale russe BROC.

 

Résilience de la conservation communautaire en Russie

Les communautés Udege dépendent, pour leur subsistance, de pratiques durables de chasse et de pêche dans leurs territoires traditionnels, ainsi que de produits forestiers non-ligneux. Les femmes sont, en général, plus conscientes de l’aspect juridique et des problèmes spécifiques de la gestion et de l’utilisation des ressources durables de saumon et de la faune et occupent fréquemment des positions de direction dans les communes et les associations. Elles ont donc des droits égaux à ceux des hommes et jouent un rôle important dans les négociations avec les représentants officiels sur les réglementations et les documents.

 

Menaces pesant sur la résilience de la conservation communautaire

Un point essential qui a été soulevé lors de l’atelier du CCRI est l’inconsistance de la démarche du gouvernement sur les droits des peoples autochtones : car en dépit d’une série de déclarations officielles et juridiques, les droits des peuples autochtones, la tenure foncière et l’accès à la terre sont continuellement ignorés, violés et diminués.

La surexploitation des stocks de saumons et des ressources de la faune par les braconniers constitue une autre menace pour la subsistance des Udege, elle entraine la concurrence pour les ressources. D’autres menaces spécifiques sont l’abattage illégal et légal des arbres et une mauvaise infrastructure routière.

 

Renforcement des initiatives sur la résilience de la conservation communautaire

Les recommandations pour soutenir la résilience de la communauté et la conservation consistent à renforcer les mesures politiques de lutte contre la surexploitation des stocks de saumons, avec l’aide des représentants autochtones qui, en groupe de travail, établissent des quotas de pêche et de chasse, ainsi qu’à remédier à l’abattage illégal et non durable des arbres.

Les communautés recommandent également un programme de formation pour les jeunes Udege sur les pratiques traditionnelles de gestion des ressources et une cogestion des parcs nationaux de « Bikin » et de « Légende d’Udege » sur le fleuve Iman avec une participation effective des autochtones. Pour arriver à cela, les agences gouvernementales doivent reconnaitre de façon appropriée, respecter et soutenir les pratiques de conservation des peuples autochtones, le savoir traditionnel et les privilèges connexes.

 

 

Conservation communautaire au Panama: Transmettre le savoir traditionnel à la jeunesse autochtone Guna

 

D’après les rapports de Coraina de la Plaza

 

CCRI au Panama

Les peuples autochtones Guna de la région Guna Yala du Panama ont effectué une évaluation des efforts de conservation de leur communauté dans le cadre d’une initiative sur la résilience de la conservation communautaire (CCRI)

 

L’atelier de renforcement des capacités a été organisé par la communauté Ustupu, du 23 au 25 juillet 2015, sur l’île Usbud dans la région autochtone de Guna Yala. Le but était d’évaluer les menaces identifiées qui pèsent sur la conservation des forêts et de la biodiversité et les stratégies potentielles visant à renforcer la résilience de la conservation communautaire. Plusieurs communautés Guna et de nombreux membres de la communauté ont assisté à l’atelier, qui comptait aussi les Saglas – chefs administratifs, des membres du comité des femmes Guna et des membres d’ONG locales.

 

Résilience de la conservation communautaire à Guna Yala, au Panama

Les Gunas protègent leurs forêts en protégeant les aires sacrées qui sont en grande partie boisées et en pratiquant un système de culture en rotation ou “Nainu”,

Menaces pesant sur la résilience de la conservation communautaire

Les Guna sont déjà confrontés aux effets du changement climatique; Ils ont constaté des changements dans les précipitations et les vents, ce qui a causé, cette année, des dégâts dans les cultures de maïs et une montée du niveau de la mer ces dernières années.

 

Les participants de l’atelier ont exprimé leurs inquiétudes quant à l’érosion culturelle qui affecte les jeunes. Ce processus a été identifié comme perturbateur et porte atteinte à la mise en œuvre du savoir traditionnel relatif à la gestion de l’écosystème, aux méthodes de production et aux activités de subsistance.

 

Renforcement des initiatives sur la résilience de la conservation communautaire

Les résultats des évaluations de ces deux journées d’ateliers, sont arrivés à une stratégie visant à préserver et revitaliser la culture et l’identité Guna parmi les jeunes. La communauté a décidé d’établir une parcelle pilote dans la forêt où les enfants apprendront à connaitre les systèmes de gestion traditionnelle, à identifier les espèces, à conserver la biodiversité et à renforcer leur lien avec la nature

 

La communauté a déclaré que tous ses membres devaient faire un effort collectif pour accomplir cet objectif. Il est noté que le rôle des femmes, en particulier, est important car ce sont elles qui passent la culture et le savoir traditionnel aux enfants et ce rôle doit être reconnu et encouragé.

 

Conservation communautaire en Afrique du Sud : Soutenir les initiatives communautaires pour mettre fin au braconnage et à l’invasion des espèces envahissantes

 

Selon les rapports de Philip Owen et Ashlesha Khadse

 

CCRI en Afrique du Sud

L’initiative sur la résilience de la conservation communautaire (CCRI) a été entreprise par les communautés de la zone de Mariepskop et de la vallée de Houtbosloop dans la province de Mpumalanga, en Afrique du Sud.

 

Dans le cadre de cette initiative, un atelier d’une journée a été organisé à Mariepskop avec une quinzaine de membres de la communauté, la moitié des participants étaient des femmes. Dans la vallée de Houtbosloop, des entretiens en tête à tête ont eu lieu avec des membres de la communauté. L’atelier a pris place le 26 août à Mankele dans la vallée de Houtbosloop.

 

 

Résilience de la conservation communautaire en Afrique du Sud

Dans la vallée de Houtbosloop, plusieurs propriétaires privés et des entreprises ont consacré de l’énergie et des ressources pour lutter contre les espèces végétales envahissantes dans les zones de pâturage. Ils ont fondé une organisation de lutte contre le problème croissant du braconnage au collet. Le but des deux communautés est de conserver les plantes, les animaux et les sources d’eau dans leurs zones, ce qui va également améliorer directement leur vie.

 

Menaces pesant sur la résilience de la conservation communautaire

Le changement climatique, la dégradation environnementale, la croissance de la population et la délinquance ont été mentionnés, par les deux communautés, comme menaces externes pesant sur la résilience aux efforts de conservation communautaire et sur la biodiversité.

 

Le braconnage des animaux sauvages par des gangs qui utilisent des collets, le manque de collecte de déchets, le mauvais entretien des routes par les municipalités, la pollution des rivières locales par les plantations d’arbres sont les menaces dominantes dans les deux zones, et qui causent de graves dégâts à la biodiversité.

 

Les communautés de Mariepskop sont confrontées au problème de la déforestation, à cause de l’utilisation intensive de bois pour la cuisine et l’invasion d’espèces végétales étrangères envahissantes venant des plantations d’arbres. Ces plantations détruisent les plantes médicinales et les espèces natives d’arbres qui constituent une partie essentielle des systèmes de santé communautaire. Dans la vallée de Houtbosloop, les participants ont identifié l’avancée de la brousse comme une menace interne importante pesant sur la biodiversité et les pâturages.

 

Renforcement des initiatives sur la résilience de la conservation communautaire

Les communautés recommandent de développer des initiatives de lutte contre les espèces envahissantes en s’assurant, entre autres, que les politiques pertinentes des municipalités fonctionnent plus efficacement. Les communautés ont proposé de jouer un rôle dans la police et la lutte contre le braconnage.

Les communautés appellent à l’identification et la protection des zones naturelles de grande valeur, à une sensibilisation croissante et à une application des règlements sur l’environnement et à la participation de toute la communauté dans la gestion des ressources naturelles facilitée par le gouvernement, y compris l’application du CCRI.

 

La Conférence “Favoriser la conservation communautaire” et sa pertinence pour la prochaine réunion de la Convention sur la Diversité biologique

By Cath Traynor (Natural Justice)

La conférence “Favoriser la conservation communautaire” s’est tenue du 31 août au 4 septembre 2015 à Durban en Afrique du Sud. La réunion a rassemblé plus de 100 personnes, dont 40 représentants des peuples autochtones et des communautés locales. Nombre de ces représentants avaient procédé à une évaluation participative, de bas en haut, de leurs initiatives sur la résilience de leur conservation communautaire, dans le cadre d’une Initiative sur la résilience de la conservation communautaire (CCRI). Des évaluations ont été effectuées dans 10 pays, Éthiopie, Ouganda. Afrique du Sud, Russie, Iran, Panama, Chili, Paraguay, îles Salomon et Samoa et des évaluations supplémentaires venant d’au moins dix autres pays sont prévues. La conférence a discuté de l’importance et de la résilience des initiatives de conservation communautaire sur la durabilité des moyens d’existence et sur la biodiversité, a examiné les menaces internes et externes auxquelles sont confrontées les communautés, a identifié des solutions possibles et a développé des recommandations à l’intention des décideurs politiques.

Pendant les cinq journées de la conférence, des groupes de travail régionaux se sont réunis pour partager des expériences et identifier des tendances régionales qui affectent la conservation communautaire. Ils ont identifié des environnements favorables à la conservation communautaire, développé des stratégies de plaidoyer fondées sur les résultats préliminaires des évaluations des CCRI. Des sessions de partage de compétences ont aussi été organisées telle que la session sur la méthodologie participative et la boite à outils, et sur l’utilisation de matériel visuel pour les campagnes de sensibilisation. Des sessions spéciales ont également été organisées sur les questions transversales du genre et des droits des femmes et les politiques et législations relatives aux aires et territoires du Patrimoine autochtone et communautaire (APAC) ont été discutées.

Résultats préliminaires des évaluations des Initiatives sur la résilience de la conservation communautaire

Pendant la conférence, les représentants de la communauté et les partenaires de la société civile qui avaient entrepris des évaluations CCRI ont présenté leurs résultats préliminaires. [1] Les intervenants ont fait part des traditions et des coutumes qui ont conservé la biodiversité pendant des générations : aux îles Salomon, il s’agit de coutumes et de tabous qui règlementaient les récoltes de produits de la mer ; en Éthiopie les sites sacrés naturels ont conservé leurs forêts naturelles, des espèces animales endémiques et des sources d’eau depuis plus de dix générations ; et en Iran, le savoir autochtone des tribus nomadiques Abolhassani allié à une approche innovante du pastoralisme qui inclut une agriculture limitée leur a permis de survivre à de fréquentes sécheresses.

Cependant, les initiatives de conservation sont confrontées à des menaces substantielles. Les menaces externes principales sont liées à une tenure foncière incertaine, avec des conflits entre les droits fonciers officiels et coutumiers et les accaparements de terres et de ressources. Les communautés sont fréquemment ignorées lors de prises de décision ayant trait à leur terre ou à leurs ressources naturelles. Non seulement cela porte atteinte à leur moyen de subsistance et à leur tradition, mais cela diminue également leur capacité à gérer leur biodiversité. Les politiques néolibérales qui font la promotion des industries extractives, de l’agriculture industrielle et des monocultures de plantation d’arbres sont identifiées comme les obstacles majeurs à la conservation communautaire et la promotion d’un mode de vie “consumériste” présente également de nouveaux défis culturels et socio-économiques aux communautés.

Parmi les menaces internes se trouvent le manque d’intérêt des jeunes dans le savoir autochtone, la migration des jeunes vers les grandes villes, le manque d’appréciation de la société en général de la valeur des approches de conservation communautaire, la surutilisation des ressources naturelles et la demande accrue de la terre.

Dans leur évaluation, les membres de la communauté ont développé des recommandations initiales pour relever les défis spécifiques, ils les ont partagées à la conférence.

Recommandations principales à l’attention des décideurs nationaux et internationaux

Dans le cadre de la conférence, les participants ont développé une série de recommandations principales à l’attention des décideurs nationaux et internationaux. [2] La recommandation la plus importante était la reconnaissance des droits des peuples autochtones et des communautés locales et l’application de la déclaration des droits des peuples autochtones. Les communautés ont également affirmé le droit à l’autodétermination, à la participation et à la direction des femmes en matière de prise de décision, ainsi que le pouvoir des communautés à gouverner, gérer et protéger leur territoire. D’autres recommandations demandent le développement et l’application des législations nationales de soutien à la conservation communautaire et l’autonomisation juridique et politique des communautés afin de garantir une participation entière et effective dans la prise de décision.

Réponses en plénière des délégués du Congrès forestier mondial

La conférence s’est terminée par un après-midi de discussion en plénière. Plusieurs représentants du XIV Congrès forestier mondial qui s’est tenu à Durban du 7 au 11 septembre, étaient présents. Mme Tiina Vahanen (secrétaire général adjoint du XIV Congrès forestier mondial) a invité les délégués à dialoguer sur les points les plus critiques, tels que la définition de la FAO de « forêt », M. Jeffrey Campbell (Mécanisme forêts et paysans (FFF) de la FAO) a souligné l’importance du savoir traditionnel dans la conservation de la forêt et que les relations entre les communautés, la terre et la nature doivent être mieux reconnues dans les débats généraux sur la conservation. Mme Maria Palenova (Institut russe de recherche sur la sylviculture et la mécanisation de l’exploitation forestière) a expliqué comment les évaluations des CCRI pouvaient contribuer à développer des indicateurs nationaux qui permettraient aux évaluations des ressources forestières mondiales de mieux refléter les valeurs sociales, culturelles et spirituelles des forêts. M. Patrick Sieber (Agence suisse pour le développement et la coopération) a commenté que les coalitions telles que celles créées par le CCRI, avaient un rôle important à jouer dans la société, spécialement quand ils abordent des questions controversées. M. Victor Enciso (Institut national forestier, Paraguay) a souligné l’importance de travailler avec les communautés locales, y compris les communautés paysannes, sur la mise en application des politiques forestières, alors que Fiu Elisara (OLSSI, Samoa et membre du conseil de GCF) a mis l’accent sur le fait que la libéralisation du commerce déterminée par les entreprises doit être considérée comme une menace primordiale de la conservation communautaire.

Les conclusions et les résultats de la conférence ont également été partagés au XIV Congrès forestier mondial spécialement lors de la plénière d’ouverture sur « Forêts et peuples : investir dans un futur durable », dans un évènement parallèle sur « La résilience des initiatives de conservation communautaire de la forêt », dans un évènement de deux jours avant le congrès sur «  Donner une impulsion aux actions des organisations de producteurs agricoles et forestiers communautaires » et lors de plusieurs autres évènements du Congrès forestier mondial.

Contribution de CCRI à la Convention sur la diversité biologique et les réunions futures

Mme Viviana Figueroa (Administrateur de programme adjoint, Convention sur la diversité biologique, CDB) a prononcé le discours de clôture de la conférence. Elle a remarqué que les objectifs 11 [3] et 18 [4] sur la biodiversité des accords d’Aichi de la CDB, peuvent être utilisés pour la promotion des aires et territoires du Patrimoine autochtone et communautaire (APAC). Elle a également observé qu’alors que la récente publication de Perspectives mondiales de la diversité biologique 4 nous apprend que l’objectif qui cherche à conserver 17 pour cent des zones terrestres d’ici à 2020 va probablement être atteint, les progrès pour garantir que les zones protégées soient gérées efficacement et équitablement sont insuffisants ; tout comme les trois éléments inclus dans l’objectif 18 – respecter et intégrer le savoir traditionnel, les innovations et les pratiques des communautés locales et autochtones avec leur participation entière et effective, dans la mise en application de la CDB. [5]

De fait, la dernière réunion de la Conférence des Parties (COP12), en octobre 2014, a identifié le besoin de rechercher de meilleurs manières d’inclure les systèmes pertinents de savoir traditionnel et autochtone et les actions collectives des communautés locales et autochtones en appui à l’application du plan stratégique pour la biodiversité 2011-2020. [6]. Les conclusions de la conférence offrent une contribution positive à ces besoins et devraient être incluses dans les discussions des prochaines réunions de la CDB, y compris la neuvième réunion Ad hoc du groupe de travail à composition non limitée sur l’article 8 (j) et les dispositions connexes de la Convention sur la diversité biologique, du 4 au 7 novembre 2015 à Montréal au Canada, ainsi que les ateliers de renforcement de capacités de l’Asie du Sud, du Centre et de l’Ouest sur la réalisation des objectifs 11 et 12 sur la biodiversité des accords d’Aichi, du 16 au 18 novembre à New Delhi en Inde. [7]

 

[1] Les conclusions préliminaires de tous les pays sont disponibles sur la page internet de la conférence de Global Forest Coalition

[2] la liste complète des 22 recommandations est disponible à : https://globalforestcoalition.org/ccri‐durban/news‐and‐materials/

[3] Objectif 11 : D’ici à 2020, au moins 17% des zones terrestres et d’eaux intérieures et 10% des zones marines et côtières qui sont particulièrement importantes pour la diversité biologique et les services fournis par les écosystèmes, sont conservées au moyen de réseaux écologiquement représentatifs et bien reliés d’aires protégées gérées efficacement et équitablement de conservation effectives par zone, et intégrées dans l’ensemble du paysage terrestre et marin.

[4] Objectif 18: D’ici à 2020, les connaissances, innovations et pratiques traditionnelles des communautés autochtones et locales qui présentent un intérêt pour la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique, ainsi que leur utilisation coutumière durable, sont respectées, sous réserve des dispositions de la législation nationale et des obligations internationales en vigueur, et sont pleinement intégrées et prises en compte dans le cadre de l’application de la Convention, avec la participation entière et effective des communautés autochtones et locales, à tous les niveaux pertinents.

[5] Voir Perspectives mondiales de la diversité biologique 4 disponible ici :

[6] CDB COP Décision XII/1: Annexe 1. Para (h). https://www.cbd.int/doc/decisions/cop‐12/cop‐12‐dec‐01‐en.pdf

[7] Voir la liste des réunions futures de la CDB ici :

1 nov., 2015
Posted in Forest Cover, ressources et publications, Supporting Community Conservation