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La voie pour éviter le point de non-retour des forêts tropicales en Amazonie, au Congo et en Indonésie

La voie pour éviter le point de non-retour des forêts tropicales en Amazonie, au Congo et en Indonésie



Les forêts tropicales d’Amazonie, du Congo et d’Indonésie – trois des plus grands écosystèmes du monde – se trouvent à un moment critique. De véritables solutions pour préserver ces forêts existent déjà dans les communautés indigènes et paysannes et les mouvements de base, enracinées dans leur connaissance profonde et leur gestion de la nature. Toutefois, ces efforts se heurtent à des difficultés croissantes, notamment à de nouvelles menaces et à la prolifération de fausses solutions aux crises du changement climatique et de la perte de biodiversité. En réponse, les représentants des mouvements, des peuples autochtones, des communautés locales et des organisations de ces trois régions se rassemblent dans la solidarité pour faire face à l’écoblanchiment et plaider en faveur d’alternatives authentiques et durables. Cette déclaration marque une avancée collective dans notre engagement commun à protéger ces forêts tropicales irremplaçables ainsi que les vies et les cultures qu’elles abritent.


1. De vraies solutions pour préserver les forêts tropicales sont déjà développées par les territoires autochtones, les communautés paysannes, les communautés noires, les quilombolas, les communautés traditionnelles et locales, les organisations de base et les peuples en isolement volontaire.

2. La souveraineté alimentaire, l’agroécologie, la conservation communautaire des forêts, l’agroforesterie, l’écotourisme communautaire et les initiatives d’économie solidaire sont les véritables solutions pour préserver les forêts, refroidir la planète et faire face à l’effondrement climatique.

3. Les exemples réussis de maintien du pétrole sous terre, tels que les luttes du peuple Ogoni en Afrique contre Shell (1995) et Yasuní en Equateur (2023), nous montrent que la véritable façon de faire face à la crise climatique et de réduire les émissions de gaz à effet de serre est de construire des territoires sans combustibles fossiles, sans exploitation minière, sans agro-industrie, sans incendies de forêt, mais aussi sans patriarcat, sans violence à l’égard des femmes et sans racisme.

4. Le renforcement de l’autogestion et de l’autodétermination des organisations autochtones, paysannes et de petits agriculteurs est essentiel pour développer des mécanismes de contrôle social qui préviennent les incendies de forêt et la déforestation.

5. Les gouvernements et les organisations internationales doivent donner la priorité aux initiatives de base, en garantissant la titularisation de leurs territoires, en assurant leurs droits économiques, sociaux et culturels et en promouvant leurs initiatives économiques locales.

6. Pour mettre fin à la déforestation, les États doivent limiter et inverser l’expansion irrationnelle des monocultures telles que le soja, l’huile de palme et la canne à sucre, et mettre un terme à l’élevage non durable, à l’exploitation minière, à l’extraction de combustibles fossiles, aux méga-infrastructures, au tourisme de masse et aux marchés du carbone.

7. La reconnaissance des droits de la nature et de la forêt en tant que telle est essentielle pour une voie non anthropocentrique visant à rétablir l’équilibre et la paix avec la nature.

8. Un réseau de collaboration entre les universités et les centres de connaissances ancestrales est essentiel pour connaître et développer la sagesse des peuples autochtones qui ont préservé les forêts pendant des siècles.

9. Nous dénonçons le fait que les gouvernements avancent des propositions de financement des forêts comme s’il s’agissait uniquement de dépôts de carbone et non de la maison commune des peuples et de la biodiversité de la planète. Les forêts sont des systèmes interdépendants de vie, de culture, d’histoire et d’identité qui ne peuvent être réduits à des actifs financiers.

10. Les fausses solutions telles que les marchés du carbone, les crédits de biodiversité, REDD+ et les différents types d’initiatives de financiarisation présentées comme des « solutions basées sur la nature » doivent être rejetées, car elles n’ont pas contribué depuis plus d’une décennie à stopper la déforestation et ont été utilisées pour blanchir l’image des entreprises polluantes et enrichir les spéculateurs intermédiaires.

11. Les peuples des forêts créent déjà leurs propres mécanismes et plateformes de financement direct vers leurs territoires. Les gouvernements et les organisations internationales, au lieu de créer de nouveaux mécanismes spéculatifs, doivent diriger les ressources nécessaires pour contribuer à ces initiatives qui proviennent de ceux qui vivent avec les forêts.

12. Les réglementations nationales des pays possédant des forêts tropicales doivent interdire l’exportation de produits qui contribuent à la déforestation et encourager plutôt les produits agroécologiques qui contribuent au bien-être et à la restauration des forêts.

13. La persécution et l’assassinat des défenseurs des forêts et de la nature doivent cesser ! Aucune agression, aucun meurtre ne doit rester impuni et oublié.

Écoutons le cri de la forêt et la clameur de ses peuples,
forgeons l’internationalisme des forêts tropicales !

Global Amazon Assembly
Global Forest Coalition
People’s Mobilization for the Earth and the climate
WALHI – Indonesia
Centre pour la Justice Environnementale-Togo (CJE-Togo)
Nacionalidad Waorani del Ecuador (NAWE)
Movimiento Sin Tierra (MST) – Brazil
Movimiento pela Soberania Popular na Mineração (MAM) – Brazil
Grupo de Trabalho Amazônico (GTA) – Brazil
Ação Educativa – Brazil
Coletivo Pororoka – Brazil
IAGUA – Brazil
Fundacion Solon – Bolivia

2 déc., 2024
Posted in Defending Rights, Unsustainable Livestock Production, Petitions and statements, Supporting Community Conservation, Justice de genre et forêts, Forêts et Changement Climatique, Extractive industries, tourism and infrastructure