Skip to content
or
banner image

Les activistes dénoncent la mainmise de l’agrobusiness sur l’Organisme des Nations unies chargé de l’alimentation

agribusiness take-over

16 octobre: A l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation [1] une coalition de groupes environnementaux et de peuples autochtones [2] dénoncent l’influence indue des entreprises sur le Comité mondial de la Sécurité alimentaire des Nations unies (CSA) [3], un organisme onusien capital dans le domaine de l’alimentation et de la nutrition. Au cours de ces récentes années, le CSA a vu une augmentation de l’implication du secteur privé, avec des effets préjudiciables sur la sécurité alimentaire, les droits humains et la conservation de l’environnement.

 

“Le CSA est supposé défendre les droits humains, le développement durable et la sécurité alimentaire à long terme. Or, l’influence grandissante des entreprises du secteur de la viande, des engrais chimiques, des pesticides, de la production d’aliments pour animaux et de semences OGM compromet ledit programme,” déclare Mary Lou Malig, coordinatrice des campagnes de la Coalition mondiale des forêts.

 

Les environnementalistes sont particulièrement préoccupés par la nomination discutable des membres du nouveau Groupe d’experts de haut niveau nouvellement constitué en vue de conseiller le CSA sur le développement durable de l’agriculture pour la sécurité alimentaire y compris le rôle de l’élevage [4]. Le président de ce Groupe est un consultant de l’Office international de la Viande, un organisme qui représente les intérêts de la plus grande compagnie mondiale de la viande [5]. Le rapport du comité, actuellement à l’état d’avant-projet, sera examiné par le CSA en 2016.

 

“L’énorme augmentation de la demande en viande et produits laitiers par les consommateurs des pays industrialisés et les élites des pays en développement est de loin la principale cause de déforestation en Amérique Latine, le continent connaissant le taux de déforestation le plus élevé dans le monde. C’est également un des vecteurs principal du changement climatique,” déclare Miguel Lovera du Centre d’études rurales de l’Université catholique d’Asunción, Paraguay, et l’une des personnes ressources de la GFC. “L’expansion de l’élevage agroindustriel et de la production de bovins déplace également les producteurs agricoles à petite échelle qui fournissent 80% de l’alimentation humaine ” [6].

 

“Au lieu de défendre les intérêts de l’agrobusiness, le CSA devrait encourager l’agroécologie à petite échelle et la conservation des semences paysannes qui constituent la pierre angulaire de la souveraineté et de la sécurité alimentaire à niveau local, national et international,” ajoute Andrey Laletin des Amis de la Forêt sibérienne et du Syndicat socio-écologique russe.

 

“Comme le souligne l’ancien rapporteur spécial de l’ONU sur le Droit à l’alimentation, Olivier de Schutter [7], l’augmentation de la consommation de viande et de produits laitiers constitue l’une des plus graves menaces à long terme sur la sécurité alimentaire,” ajoute Mia MacDonald du groupe de recherche politique Brighter Green, basé aux USA. “Nous n’arriverons jamais à mettre en œuvre les Objectifs de développement durable 2 visant l’éradication de la faim et de la malnutrition [8] tant que nous continuons à utiliser les ressources naturelles précieuses, y compris les forêts, l’eau rare, le climat pour produire des cultures telles que celles du soja, du maïs et des céréales destinées au secteur agroindustriel de la viande absolument pas économique.”

 

NOTES

 

[1] La Journée mondiale de l’alimentation est célébrée tous les ans de par le monde le 16 octobre, date de la fondation en 1945 de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Cette journée est fêtée mondialement pour montrer le soutien apporté à la sécurité alimentaire, à l’agriculture et à l’éradication de la faim. Cf. www.fao.org/world-food-day/home/fr/

 

[2] La Coalition mondiale des forêts (GFC en anglais) est une coalition à niveau mondial d’environ 80 ONG et d’organisations de peuples autochtones de 50 pays différents luttant pour des politiques de conservation forestière socialement justes et basées sur les droits. Cf. globalforestcoalition.org

 

[3] Le Comité de la Sécurité alimentaire (CSA) est un organisme intergouvernemental qui sert de plateforme  internationale et intergouvernementale où toutes les parties prenantes œuvrent collectivement et de façon coordonnée à la sécurité alimentaire et à une meilleure nutrition pour tous. Cf. www.fao.org/cfs/cfs-home/fr/

 

[4] Le groupe d’experts de haut niveau (HLPE) pour la sécurité alimentaire et la nutrition a été crée pour conseiller le Comité de la Sécurité alimentaire (CSA) sur diverses questions. Cf. www.fao.org/cfs/cfs-hlpe/about-the-hlpe/fr/

 

[5] Le chef de projet, Wilfrid Legg est associé en tant que consultant pour l’Office international de la viande (IMS en anglais), une organisation à but non lucratif qui représente le secteur de la viande et de l’élevage à niveau mondial. Sur sa page Web, l’IMS se présente comme “Une voix pour le secteur mondial de la viande et de l’élevage ”. Cf. http://www.meat-ims.org

 

[6] CF. différents rapports de la GFC comme: https://globalforestcoalition.org/wp-content/uploads/2015/01/GFC-BG-Livestock-Landscape-Threat-web.pdf ou https://globalforestcoalition.org/wp-content/uploads/2014/03/Impacts-Soy-Cattle-3-ML-1.pdf

 

[7] Rapport du Rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation 2014, Le potentiel de transformation du droit à l’alimentation http://www.srfood.org/images/stories/pdf/officialreports/20140310_finalreport_en.pdf

 

[8] Les objectifs du développement durable (ODD)ont été adoptés récemment en septembre 2015 par les Nations unies et il a été convenu qu’ils succèdent aux Objectifs de développement du millénaire dans le but d’atteindre les buts fixés comme ceux d’éradiquer la pauvreté et la faim, de stopper la déforestation et l’inégalité des sexes à l’horizon 2030, en assurant des modèles de consommation et de production durables, en luttant contre le changement climatique, en promouvant une agriculture durable, entre autres. Cf. tous les objectifs, cibles et indicateurs ODD à https://sustainabledevelopment.un.org/focussdgs.html

 

Pour information, veuillez contacter:

 

Ashlesha Khadse, Responsable Média, GFC: +52 967 111 0424 , ashlesha@globalforestcoalition.org

 

Mary Lou Malig, Coordinatrice de Campagnes, GFC: marylouisemalig@globalforestcoalition.org

 

Miguel Lovera, Personne- ressource, GFC et Centro De Estudios E Investigaciones De Derecho Rural Y Reforma Agraria, Universidad Católica, Paraguay: miguel.lovera@globalforestcoalition.org

 

Website: https://globalforestcoalition.org/media

 

 

Réseaux sociaux

 

Facebook: bit.ly/gfc123

Instagram: global.forest

Twitter: @gfc123

16 oct., 2015
Posted in Unsustainable Livestock Production, Press releases